Pourquoi ? Depuis plus de 30 ans des citoyens franco-latinos s’organisent
autour d’associations de toute nature, dans le but sans cesse
renouvelé de tisser des liens de solidarité et de soutien aux initiatives
locales en Amérique latine, et notamment en Uruguay. Dans les
années 70, il s’est agit d’organiser l’accueil de réfugiés politiques et
de soutenir les opposants aux dictatures militaires de l’époque. Dans
les années 80, surgirent des associations pour les droits de l’homme,
afin de soutenir les familles de disparus et de prisonniers politiques.
Dans les années 90, de nombreuses associations se sont créées, afin
de stimuler les échanges culturels et de constituer une base de soutien
d’initiatives populaires face à la misère et à la pauvreté (solidarité
avec des cantines scolaires, des cliniques ouvrières…). Par ailleurs,
des collectifs de scientifiques et d’intellectuels tentent dans les domaines
les plus divers de soutenir des projets conjoints relatifs à la recherche
scientifique et au partenariat académique. Dans les années
2000 se constituent enfin des associations pour la défense des droits
civiques, notamment autour du droit de vote de ressortissants à l’étranger,
d’appui aux nouvelles forces démocratiques de progrès, et sur un
plan économique, le soutien à des initiatives économiques, notamment
de type solidaire, afin de contribuer à créer des emplois. Ces associations
effectuent ainsi un travail bénévole considérable autour de la
mémoire, mais aussi de la solidarité et du développement durable, car
travailler pour la mémoire sans générer de nouvelles ressources et de
nouveaux emplois s’avère insuffisant. Ces associations continuent
d’apporter un soutien constant, mais insuffisamment connu et valorisé,
mis en oeuvre avec les moyens du bord, sans une infrastructure permettant
d’atteindre une visibilité en France et dans les pays d’origine.
Ces mouvements, issus de la diaspora latino-américaine, réunissent
des ressortissants arrivés en France pour des raisons politiques, économiques,
ou humanitaires, des sympathisants français et depuis longtemps
déjà, une nouvelle génération de jeunes partageant pleinement
deux cultures, l’une d’origine, l’autre d’adoption, dans des processus
d’intégration, riches d’enseignements. Ces jeunes ont vécu le plus souvent
des difficultés scolaires liées à leur double appartenance et à l’absence de reconnaissance de leurs multi culturalité. Ils/Elles se
retrouvent fréquemment dans des parcours d’insertion professionnelle
difficiles, malgré quelquefois des études universitaires et des qualifications
obtenues non négligeables.
De quoi s’agit-il ? Il est proposé la création de La Casa à Paris :
lieu de rencontres et d’échanges, de production culturelle, et de soutien
à des initiatives à caractère économique et sociale. Ce lieu serait
destiné non seulement à promouvoir les liens de coopération avec
l’Amérique latine, notamment l’Uruguay, mais aussi à soutenir l’intégration
sociale et professionnelle en particulier des jeunes issus de la
diaspora. Ce lieu devrait générer également de ressources, afin de
pérenniser ses activités et les emplois qu’il pourrait créer. C’est pourquoi
il devrait accueillir :
- Une scène polyvalente avec programmation de concerts, bals,
expositions, événements, conférences, débats… - Un café/restaurant associatif.
- Une salle de réunion ouverte à toutes nos associations.
- Un « bazar » permettant de faire connaître et de vendre des produits
des pays d’origine (livres, disques, produits alimentaires, artisanat…) mais
aussi des produits de jeunes créateurs dans tous les domaines. - Un dispositif multimédia, cybercafé-écran télé pour la diffusion
d’événements populaires : football, cinéma, carnaval, … - Une pépinière d’entreprise, permettant d’accueillir de jeunes structures
associatives et commerciales, afin de les doter d’une infrastructure
commune, un conseil et un suivi professionnalisé.
Comment avancer ? La mise en place d’un tel lieu nécessite la
création d’une structure porteuse et la mobilisation au démarrage de
fonds publics et privés, afin de rendre possible le lancement d’une
telle initiative qui devra dès sa conception répondre à un impératif à
moyen terme de pérennisation par les ressources qu’elle sera capable
de générer.
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